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XVII


Nous habitâmes d’abord la campagne, et ensuite la ville. Sans la catastrophe qui est arrivée plus tard, j’aurais ainsi atteint ma vieillesse et, à mon lit de mort, j’aurais cru avoir mené une existence heureuse, pas plus malheureuse tout au moins que celle de mes semblables. Je n’aurais pas eu l’intuition du mensonge vil qui m’environnait, j’aurais à peine compris que tout n’était pas pour le mieux.

Ce que j’aurais senti le plus fortement, c’est que moi, qui aurais dû être le maître, je n’avais été que l’esclave de ma femme, que