Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/70

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lieu d’être choisies. Cela vous choque, n’est-ce pas ? Bon ! Alors privez l’homme de ces droits, puisqu’il en jouit et que vous les refusez à la femme. Pour égaliser les chances, elle table sur la sensualité de l’homme, elle s’en rend maîtresse absolue par les sens, de telle sorte que c’est lui qui paraît choisir et qu’en réalité c’est elle qui choisit. Et, quand elle possède à fond l’art de séduire, elle abuse et prend un empire terrible sur l’humanité.

— Où voyez-vous donc cette puissance si extraordinaire ?

— Où ? Mais partout, dans tout. Visitez les grands magasins, dans les villes importantes. Il y a là des millions entassés, un travail gigantesque, presque incalculable. Y a-t-il, je vous le demande, dans les neuf dixièmes de ces magasins, la moindre chose pour l’usage des hommes ?

Tout le luxe de la vie est pour les femmes