Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/21

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— Des étais ? Mais on sait bien à quoi cela sert, mon petit père, Votre Excellence. Je voudrais étayer un peu ma maison. Voyez donc ce pan de mur qui s’est affaissé. Heureusement, Dieu a préservé mon bétail, absent à ce moment-là. À peine si tout cela tient, ajouta Tchouricenok avec mépris en désignant le hangar chancelant, à demi-ruiné.

— Pourquoi donc as-tu demandé cinq étais, puisque ce hangar est ruiné, et que les autres vont le suivre ? Ce ne sont pas des étais qu’il te faut, mais des poutres et des charpentes, dit le barine assez satisfait de pouvoir étaler sa compétence en ces sortes de choses.

Tchouricenok ne répondit pas.

— Par conséquent, c’est du bois qu’il te faut, non des étais. Il fallait donc le dire.

— Certes, j’ai besoin de bois. Mais où