Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/212

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au kellener, en étendant la main dans notre direction. Le kellener passa la tête par la porte entrebâillée et regarda. J’attendais avec joie qu’il vînt pour nous faire sortir, afin de pouvoir épancher toute mon indignation. Mais, malheureusement, on nous laissa tranquilles.

Le chanteur qui, tout à l’heure, refusait de boire, avait hâte à présent de finir la bouteille afin de s’en aller au plus tôt. Cependant, il me semble qu’il me remercia d’un ton pénétré. Tandis qu’il prononçait une phrase embrouillée et sans aucun sens, ses yeux brillaient étrangement. Malgré son incorrection, cette phrase me fut très agréable. Il me disait en substance que les artistes seraient heureux si tout le monde les estimait comme moi et il me souhaitait du bonheur.

Nous sortîmes ensemble. En passant par