Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/216

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l’appliquez comme une sorte de reproche railleur ; vous n’admettez l’amour de la poésie que chez les enfants et les sottes demoiselles, tout en vous moquant de leur faiblesse. Pour vous, le positif suffit. Mais, ce sont précisément les enfants qui jugent sainement la vie ; ils aiment et savent ce que doit aimer l’homme pour connaître le bonheur. Tandis que vous que la vie a désorientés, vous raillez ce que vous aimez et vous recherchez ce que vous haïssez : d’où votre malheur. Vous n’avez pas même compris votre devoir envers ce pauvre Tyrolien à qui vous avez dû une joie pure… et vous considérez comme nécessaire de vous humilier gratuitement devant un milord et de lui sacrifier, sans savoir pourquoi, votre tranquillité et vos aises. »

Mais, ce qui m’a frappé le plus ce soir, ce n’est pas cette ignorance de ce qui procure