Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/270

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Moi, sans penser à rien, sans rien deviner, j’apportai ce qu’il demandait sur la table du petit salon.

— C’est prêt, Monsieur, dis-je.

Bon. Il s’assit devant la table. Il écrivait, il écrivait en marmottant entre ses dents. Enfin, il se leva. Sa figure était sombre.

— Va voir si ma voiture est arrivée.

Ça se passait le dernier vendredi du carnaval, tous les clients étaient au bal.

Je m’éloignai dans la direction du perron ; mais, à peine étais-je sorti :

— Petrouchka ! Petrouchka ! appela-t-il d’une voix effrayée.

Je revins et je vis qu’il était blanc comme un linge. Il me regardait.

— Vous m’appelez, Monsieur ?

Un silence.

— Quoi ? lui dis-je. Que désirez-vous ?

Nouveau silence.