Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/74

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core ici, au lieu d’être dans ton champ, tes clôtures sont en ruines et tu restes chez toi à fumer ta pipe au lieu d’aller travailler ; ensuite, tu ne donnes pas un morceau de pain à ta mère, elle qui t’a laissé tout ce qu’elle avait. Enfin, tu permets à ta femme de la battre à tel point qu’elle a dû venir se plaindre auprès de moi.

— De grâce, Votre X’ence !… Je ne sais même pas comment les pipes sont faites, répondit Youkhvanka d’un air confus, car il se montrait avant tout offensé qu’on l’accusât de fumer. — On peut tout dire d’un homme, ajouta-t-il.

— Voilà que tu mens encore… Je t’ai vu moi-même.

— Comment oserais-je mentir à Votre X’ence ?

Nekhlioudov se mordit les lèvres, tout en arpentant rapidement la cour. Youkhvanka