Page:Tolstoï - Marchez pendant que vous avez la lumière, trad. Smith, 1891.djvu/128

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ils sont nécessaires. Il est vrai que nous vendons des raisins, mais pas pour le profit lui-même et seulement pour obtenir ce qui est nécessaire à la vie de ceux qui ont besoin. Si quelqu’un voulait nous prendre ces raisins, nous les abandonnerions sans la moindre résistance. Pour cette raison, nous n’avons rien à craindre des barbares. S’ils désiraient nous priver des produits de notre travail, nous les leur abandonnerions de suite. S’ils insistaient, nous travaillerions pour eux, et cela aussi nous le ferions avec joie ; et non seulement les barbares n’auraient aucune cause pour nous tuer, mais il serait contraire à ce qu’ils appellent leur intérêt de le faire. Ils arriveraient bientôt à nous comprendre, à nous aimer même, et nous aurions beaucoup moins à souffrir d’eux que nous ne sommes forcés de supporter des peu-