Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/10

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Je sais combien ils ont eu de la peine. Depuis que je tiens les registres, ils ont toujours été dans la misère. Et voilà que le vieillard, qui a maintenant pour soutien le cadet de ses neveux, voilà qu’il faut le ruiner de nouveau… Moi, vous daignerez le reconnaître, j’ai grandement à cœur vos intérêts… C’est pitié, Madame, mais comme il vous plaira. Ils ne me sont rien, ni beau-père, ni frères, et je n’ai rien reçu d’eux…

— Mais je n’y songeais même pas, Egor, interrompit la barinia.

Et la pensée lui vint aussitôt qu’il était acheté par les Doutlov.

—… Seulement, c’est la meilleure famille de tout Pokrovsky. Ils craignent Dieu, ce sont des moujiks laborieux ; le vieux a été pendant trente ans le staroste de l’église, il ne boit pas de vin, ne jure jamais et fréquente l’église