Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/56

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la skhodka ne pouvait ni ajouter ni ôter. Tel était Ermil, à la large figure luisante, que les moujiks appelaient le ventru à cause de ses écus. Tel encore Starostine, qui portait sur son visage la conscience de son pouvoir.

— Vous pouvez dire ce que vous voulez, semblait crier tout son être ; moi, personne ne touchera à moi. J’ai quatre fils, et pas un ne partira !

Par moments, des frondeurs, comme Kopilov et Rezoun, osaient s’attaquer même à ceux-là ; eux répondaient, mais d’un ton tranquille et ferme, avec la conscience de leur inviolabilité.

Si Doutlov rappelait la mère poule dans le jeu du milan et des poussins, ses enfants étaient loin de ressembler à des poussins. Ils ne s’agitaient pas, ne piaillaient pas, et se tenaient paisiblement derrière lui. L’aîné, Ignat,