Page:Tolstoï - Zola, Dumas, Maupassant.djvu/55

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Il a sous les yeux le spectacle d’un univers qui était avant lui, qui demeurera après lui, qu’il sent, qu’il sait être éternel et à l’éternité duquel il voudrait être mêlé. Du moment où il a été appelé à la vie, il demande sa part de cette vie éternelle qui l’entoure, l’exalte, le raille et le détruit. Puisqu’il a commencé, il ne veut pas finir. Il appelle à grands cris, il implore à voix basse la certitude qui se dérobe toujours, heureusement, car elle serait l’immobilité et la mort, le moteur le plus puissant de l’énergie humaine étant l’inconnu. Comme il ne peut se fixer dans la certitude, il va et vient dans l’idéal vague, et quelques écarts qu’il fasse dans le scepticisme et la négation, par orgueil, par curiosité, par colère, par mode, il retourne toujours à l’espérance dont il ne peut décidément pas se passer. Querelles d’amoureux.