Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/237

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tout le temps libre qui peut lui être consacré.—Indépendamment du nombres de questions que tu pourrais résoudre, tu devras, néanmoins, te tourmenter d’une quantité de questions, qui doivent être examinées et résolues. Ces questions sont tellement vastes et nombreuses qu’elles exigent l’expulsion de notre esprit de toute chose superflu, afin d’offrir une liberté entière au travail de la raison. Dois-je dépenser ma vie en vaines paroles ? Il arrive fréquemment, néanmoins, que les savants pensent plus aux paroles qu’à la vie. Remarque quel mal produit la philosophie outrée et combien elle peut être dangereuse pour la vérité. SÉNÈQUE.

V. — La quantité des connaissances est innombrable.

C’est à la vraie science de choisir les plus importantes et les plus nécessaires.

1. Il n’y a ni honte, ni faute de ne pas savoir. Personne ne peut tout connaître ; mais il est honteux et nuisible de faire semblant de savoir ce que l’on ignore.

2. La capacité de l’esprit à absorber des connaissances, n’est pas illimitée. C’est pourquoi on ne doit pas croire que plus on sait, mieux cela vaut. La connaissance d’un grand nombre de sottises est une entrave insurmontable pour savoir ce qui est réellement nécessaire.

3. La raison se fortifie par l’étude de ce qui est nécessaire à l’homme, et elle s’affaiblit par l’étude de ce qui