Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sent toujours qu’il est loin d’avoir accompli toutes ses obligations.

3. Nous sommes souvent fiers de ce que nous avons bien fait, nous sommes fiers de ce que nous avons fait, et nous oublions que Dieu vit en chacun de nous et qu’en faisant le bien, nous ne sommes que les instruments de Son œuvre. Dieu fait avec moi ce qui Lui est nécessaire, et moi je m’en vante. C’est comme si la pierre qui intercepte la source était fière de ce que l’eau s’échappe d’elle, et que les hommes et les animaux boivent cette eau. On dira que la pierre peut être fière de ce qu’elle est propre et qu’elle ne salit pas l’eau. Ceci encore n’est pas vrai. Si elle est propre, c’est uniquement parce que cette même eau l’a lavée et la lave toujours. Rien n’est à nous, tout est à Dieu.

4. Nous sommes les instruments de Dieu. Nous savons ce que nous devons faire, mais il ne nous est pas donné de savoir pourquoi nous le faisons. Celui qui comprend cela, ne peut ne pas être humble.

5. L’œuvre principale de la vie de chaque homme est de devenir plus charitable et meilleur. Et comment peut-on devenir meilleur si l’on se croit déjà bon ?

6. Il suffit de se croire non pas le maître, mais le serviteur, pour que les tâtonnements, l’inquiétude, le mécontentement se transforment en certitude, en tranquillité, en paix et en joie.