Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/206

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truire des maisons ; ils ont déjà fondé trente-six villages.

Ainsi la question des Doukhobors est à peu près résolue, peu restent encore au Caucase.

Les Doukhobors ont gardé leurs habitudes, leurs mœurs et leur doctrine évangélique et pure. Un fait, qui est récent, en peut donner une idée. Des enfants doukhobors et anglais jouaient ensemble : l’un des jeunes Doukhobors bouscule un petit Anglais ; celui-ci, tout en pleurs, court à la maison, tandis que les petits Doukhobors se sauvent, sauf un seul, un enfant de dix ans, qui n’avait pas pris part au jeu. Le père du petit Anglais se précipite sur cet enfant, qu’il croit le coupable, et lui donne un si violent coup de pied qu’il le tue net. Il fut arrêté le soir même… La commune des Doukhobors à laquelle appartenait la victime adressa aussitôt aux autorités la pétition suivante :

« Par cette requête, nous demandons que l’homme qui a tué l’enfant ne soit pas puni. Nous sommes sûrs qu’il souffre déjà dans son cœur, et nous le plaignons, car nous aussi avons perdu la tranquillité et avons souffert dans notre cœur. Déjà un enfant est