Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/261

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« Que voulons-nous ?

« Établir la liberté, la vérité et l’amour selon la doctrine du Christ, non dans la vie des autres, mais tout d’abord dans la nôtre. C’est pourquoi, en adressant notre requête au gouvernement du Canada, n’avions-nous pas la pensée d’obtenir l’abolition de la propriété foncière dans ce pays. Nous demandions seulement qu’on nous accordât la faveur de ne pas être par la force personnellement propriétaires fonciers parce que nous reconnaissons que la propriété foncière est un mal et une iniquité qu’on ne saurait soutenir, même pour la forme, sans pécher. Et nous ne prétendons pas que cette ferme conviction qui nous anime soit reconnue juste par tous, mais, voyant clairement que personne ne souffrira de ce que nous nous nourrissions de la terre sans en être les propriétaires, nous avons demandé qu’on nous permît de la travailler et de vivre de ses produits sans nous en déclarer possesseurs.

« De même nous n’avons pas exigé que tous ceux qui vivent dans l’État du Canada subordonnent la légalité ou l’illégalité de leurs relations nuptiales non aux lois du Canada et à l’inscription sur les registres de l’état civil, mais à la voix de la conscience.