Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/267

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verses façons, depuis le refus du service militaire, jusqu’au refus de se décoiffer devant les autorités et même devant le tsar. L’existence de cette secte n’était évidemment pas possible dans l’État russe qui, en effet, résolut de faire disparaître ses partisans par tous les moyens possibles ; peine de mort, tortures, déportation, emprisonnement, etc. Mais la force de l’idée religieuse est telle, que les épées des bourreaux s’émoussèrent, le nombre des partisans de la secte opprimée s’accrut et leur doctrine se développa.

Le bourreau insensé, Paul Ier, fut remplacé par un bourreau plus sage et plus doux, Alexandre Ier, qui se lassa très vite de persécuter les Doukhobors et consentit à les laisser vivre en paix.

Mais il était difficile de tolérer les Doukhobors parmi les sujets soumis. Au commencement du xixe siècle, ils furent groupés et parqués à Molodcheia Vodi, dans la province de Crimée ; séparés des autres Russes par les steppes désertes et le cordon policier, les Doukhobors furent abandonnés à eux-mêmes. Alors ils s’organisèrent en communes très compactes, et, au dogme de leur glorieuse origine, ils ajoutèrent celui de « l’élection ». Ils acceptèrent le nom de Dou-