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D’un autre côté, lorsque le Gouvernement a besoin de consulter l’opinion publique sur un sujet quelconque, il s’adresse au Corps législatif et le prie de nommer une commission. Celle-ci ouvre aussitôt une enquête, et son rapport, qui réfléchit toujours le véritable état des esprits, sert de ligne de conduite à l’Administration.

Une multitude de questions, qui autrefois étaient laissées à l’arbitraire du Pouvoir, sont soumises de cette façon au tribunal de l’opinion publique. Loin de s’en plaindre et de regretter ses attributions perdues, le Gouvernement multiplie ces enquêtes, trop heureux de diminuer ainsi sa responsabilité et de partager avec quelqu’un la lourde tâche d’administrer un grand peuple en contentant tout le monde.

Enfin, pour assurer la libre manifestation de l’opinion publique dont le Corps législatif est l’organe officiel, les citoyens ont toute liberté de se réunir et d’exprimer leurs pensées par la voie de la Presse.

Sans autorisation préalable, sans surveillance d’aucun commissaire, ils peuvent faire des réunions publiques et y discuter toutes les questions de la religion, de la politique et de l’économie sociale. Loin d’apporter aucun obstacle à ces assemblées, le Gouvernement les favorise au contraire en mettant des salles vastes et commodes à la disposition du public.