Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/257

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pilotis un bout de sol poudreux, il s’y insère, il s’y étend sur le dos, et le voilà qui contemple de la façon la plus mystique la toile d’araignée de l’angle. Gustave et Simond Michel, qui viennent à passer, attrapent ce gnostique par les pieds et s’encouragent à le tirer de là ; mais n’y pouvant parvenir, ils se prennent à courir pour prendre les ordres de M. Töpffer, qui, assis sous le péristyle de la chapelle, y attend justement que ses traînards aient rejoint. « Gnostique ou somnambule, lunaire ou stellaire, toile d’araignée ou non, ramenez ou apportez-le-moi, » dit M. Töpffer aux envoyés. Ceux-ci repartent à l’instant, tout-puissants d’autorité et tout diligents de compassion.

Humble péristyle, qu’ils sont présents à ma mémoire ces instants que j’ai passés solitairement sous votre secourable abri ! La pluie cesse de tomber, le vent promène dans les airs des gouttelettes égarées, la nuit s’approche, et déjà, si au travers de la grille je porte mes regards dans l’intérieur de la chapelle, l’image de la Vierge presque effacée dans l’ombre de sa niche obscure m’y apparaît comme le fantôme de ces silencieux déserts… Mais voici bien un autre fantôme ! C’est, là-bas, au pied de la rampe, Shall vêtu de noir et pâle comme un suaire, qui monte traîné par