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TREIZIÈME JOURNÉE.


Aujourd’hui nous devons gagner Viége d’abord, et de là nous acheminer jusqu’à Saint-Nicolas, dans la vallée de Zermatt. De nos deux guides, ni l’un ni l’autre n’a encore visité cette vallée ; néanmoins ils sont pleins de la bonne volonté de nous y mener perdre, Rayat le bleu surtout. Le pauvre homme, en effet, n’a encore vu dans tout ceci qu’une grande fête dont il se trouve faire partie, et la seule idée que nous allons le planter là pour nous amuser sans lui le contriste profondément. À la fin il est convenu qu’on le gardera, lui et Mouton ; et que, puisque notre intention est de nous faire voiturer jusqu’à Viége, il va bien vite se procurer un char, afin d’utiliser, en l’y attelant, cette bête vertueuse. Pour Rayat le vert, qui déteste les grandes fêtes, il sanctionne volontiers ces dispositions, et le voilà tout à l’heure qui, monté sur Joude l’Iscariot, s’achemine vers la capitale son parapluie sous le bras et son feutre sur le nez. À toute créature le ciel a départi ses bons moments… c’en doit être un fameux pour ce mélan-