Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/378

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à part, la belle nature, et sans se permettre aucun échange de remarques ni d’impressions. — Arrivent enfin deux incompris ; du moins ne comprenons-nous quoi que ce soit, pour le moment, à l’amicale relation qui paraît exister entre un petit bonhomme d’une quarantaine d’années, vif, hâbleur, coloré, frisé, pincé, en même temps seigneur et aliboron, nain et matador, et une grande perche sentimentale qui marche avec dignité, qui contemple avec recueillement, qui fume avec mélancolie. On dirait le passereau et le héron s’accommodant l’un de l’autre pour voyager de compagnie et vivre inséparables.

Tout ce monde soupe à tour, se loge dans les coins, recoins et soupentes, ou dort dans la salle à manger. Aussi, fort tard encore, il y a vacarme en haut, en bas, à droite, à, gauche, et au beau milieu notre sentimental qui, inspiré par le clair de lune, prend sa guitare, croise ses jambes et pince des motifs.