Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/392

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’entretien. « Vous êtes un collège, déjà hier je l’ai deviné. Le collège, j’y ai passé huit ans : on n’y apprend rien, mais c’est bon pour occuper les enfants. Votre supérieur ? Oui, je le connais. Il a écrit des livres, n’est-ce pas ? Moi, les livres m’assomment… et les puces me mangent, » ajoute-t-il en se relevant brusquement pour visiter son coude. Pendant ce temps, le héron erre, et du Giesbach nous arrive un petit moutard en sous-pieds, suivi d’une cargaison de ladys pâles, lasses, saturées de beautiful. Pour faire de la place sur le pont, le capitaine ordonne qu’on abaisse la trappe de l’escalier unique qui conduit au salon et ailleurs, et c’est justement à ce moment-là que se présente pour aller ailleurs qu’au salon un particulier blafard, ému, instant, urgent… Vite on l’empoigne, on lui fait franchir le bordage, et, sans contester le moins du monde, lui-même s’aide de son mieux à pénétrer par un sabord dans les appartements intérieurs. Personne n’ose éclater de rire, et les ladys ont passé du pâle à l’écarlate.

Débarqués d’assez bonne heure, nous allons descendre au grand hôtel d’Interlaken. C’est l’heure brillante de l’avenue. De toutes les pensions sortent pour s’y promener des groupes de dandys et de ladys en parure de salon, en coiffure de keepsake, et l’on dirait un raout splendide. À