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dans le ruisseau. « Ô la belle jeunesse ! s’écrie l’une d’elles. Je vois bien que vous êtes tous des noblesses, élevées dans les grades et dans les dignités !… Voyez donc ça ! Combien d’instruction !… Princes, marquis, pas vrai ? » Nous confirmons cette femme dans son idée, et, heureuse d’avoir si bien deviné, elle poursuit le cours de ses éclatantes apostrophes.

Plus loin, voici une troupe de petits bonshommes, vêtus de bure et portant la besace, qui s’en vont chercher fortune et ramoner par le monde. Halte là ! leur crie-t-on ; et une collecte est faite en leur faveur. Les petits bonshommes trouvent l’aubaine merveilleuse ; pour nous, nous nous attendons à quelque tragique alerte. C’est que, dans les contes de Berquin que nous avons lus, il arrive toujours qu’en pareille occasion le gentilhomme qui a donné le matin trois sous à un ramoneur est attaqué dans l’après-midi par des brigands, pour être délivré le soir par des ramoneurs. Après quoi, la vertu se trouvant récompensée, le conte finit là, et M. Berquin s’endort content.

Plus loin enfin, c’est Saint-Jean de Maurienne, gros bourg, capitale de la province et résidence de l’évêque, « de qui on se serait bien