Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/503

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’attendre que le monarque on ait fini avant de pouvoir elles-mêmes poursuivre leur chemin.

On appelle aussi cette côte la rivière du Ponent (c’est-à-dire du couchant) par opposition à la côte qui se prolonge de Gênes à Livourne, et qui s’appelle rivière du Levant. Quant aux divers aspects qu’elle présente, on peut la diviser en trois régions. La première, à partir de Gênes, riante, fleurie, mais moins caractérisée que les suivantes, où la route est rarement en corniche, et où la végétation, moins différente de la nôtre, se compose en grande partie de diverses espèces de pins ; la seconde, où se trouvent les promontoires les plus sauvages, où la côte est hérissée de rocs et d’îlots, où l’olivier domine seul ; enfin la troisième, dont la principauté de Monaco est comme le bouquet. Là se réunissent, pour charmer la vue, la beauté des escarpements, la riche dentelure des côtes, l’azur des golfes, et après l’aspect intéressant d’un bois de palmiers, tout l’éclat et tous les parfums d’une forêt de citronniers et d’orangers. Mais j’oublie que nous n’y sommes pas encore.

Après cinq lieues de marche, nous arrivons affamés à Renzano, un de ces pays. Toute la ville pêche, hormis notre hôte, qui nous sert un déjeuner à l’huile forte. Ce serait à n’y pas toucher, s’il y avait lieu de toucher à autre chose ; et il en sera ainsi le plus souvent dans cette région d’oliviers. Dans une chambre qui s’ouvre sur la salle où nous déjeunons il y a un capitaine malade, et, droit sur le seuil de ce malheureux, une