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TROISIÈME JOURNÉE.


Aujourd’hui, on quitte les blouses pour se montrer en toilette dans les rues de la capitale. La ville est remplie de troupes, et un air de consternation est répandu sur les visages des habitants : c’est qu’une exécution militaire a eu lieu ce matin même, et que de nouvelles condamnations viennent d’être placardées au coin des rues. Un officier aborde le sieur Bartelli pour lui demander si nous ne sommes pas l’école des jésuites. Bartelli, qui ne comprend rien à la question, répond que oui, et l’affaire en demeure là.

On ne passe guère à Chambéry sans aller faire un pèlerinage aux Charmettes ; après déjeuner, nous en prenons le chemin. Ce chemin est un sentier solitaire qui court obliquement sur le penchant d’un coteau qu’ombragent d’antiques châtaigniers, et quelques fermes éparses, où l’on entend de loin mugir les vaches et les agneaux bêler, sont les seules habitations qu’on rencontre dans ce canton retiré. Après qu’on a suivi ce sen-