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DIX-HUITIÈME JOURNÉE


Dès deux heures du matin : Qui vive ? — Ami ! et un moment après : Qui vive ? — Ami ! Impossible de dormir ; nous profitons de la circonstance pour partir avant le jour.

Pendant plus d’une heure encore nous marchons environnés d’ombres et transis par les fraîches haleines qui précèdent le retour de l’aube. Insensiblement des lueurs crépusculaires vacillent sur la crête des flots, l’aurore rougit les cieux, et, derrière la ligne noire de l’Océan, un embrasement sublime a commencé que le soleil ne paraît point encore. Tout à coup un point du disque surgit au-dessus des eaux : tout se colore, tout s’empourpre, tout resplendit, et les oiseaux commencent leurs concerts.