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bien que je ne vous en estime pas moins, et que ma fille vous pardonne. N’est-ce pas, Lucy ?




Un léger embarras succéda à ces paroles, mais il ne se prolongea que pour moi seul. Bientôt j’eus à répondre à toutes les questions que me firent ces aimables personnes. Après ce qui venait d’être dit, j’avais remarqué chez le vieillard une gaieté plus cordiale encore, et, en même temps, chez la jeune miss un peu plus de réserve, mais non moins d’intérêt et de sollicitude pour ma situation. Pour moi, je ne tournais pas les yeux sur elle, que je ne me sentisse comme enivré de sa vue, et rempli des plus doux transports de plaisir.

Mais nous touchions à la ville. — Votre oncle vous grondera-t-il ? me dit le vieillard.

— Oh ! non, Monsieur… et puis je serai si joyeux de le voir, qu’encore cela me ferait-il peu de chagrin.

— Aimable enfant, dit Lucy en anglais.

— Je veux tout de même vous remettre entre ses mains. Rue du Chêne, dites-vous ? John ! Faites arrêter rue du Chêne, no 3.




Toute ma crainte était que nous ne trouvassions pas mon oncle chez lui, lorsque, la voiture s’étant arrêtée, un jeune enfant nous dit qu’il était en ce moment dans sa chambre. — Qu’il descende ! dis-je à l’enfant.

— Non, nous monterons, dit le vieillard. Est-ce bien haut ?

— Au premier, répondit l’enfant.

Et, comme chez le peintre, la jeune miss, soutenant