Page:Touchatout - Le Trombinoscope, Volume 3, 1873.djvu/86

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généralement pour les moins comestibles. De plus, son gosier “et son estomac ayant acquis de notables développements, il n’était plus guère arrêté par la forme ni par la dimension des choses qu’il désirait avaler. Ainsi, unjour, il_ engloutit, sans la moindre gêne, un abat-jour et son’support. — Vers la fin de l’empire, il s’était mis à avaler des couteaux. Quand il s’aper- ’_c’evait qu’un couteau ne coupait plus, il’ se l’introduisait ‘dans l’estomac, le retrouvait en temps et lieux aprésles.dé1ais..l. “légaux. le ravalait encore, le retrouvait de nouveau, et aprés cette dernière opération, il était persuadé que le couteau devait avoir le fil. Son raisonnement, d’ailleurs, était bien simple ; il disait : ’Je l’ai avalé une première fois hier, il est passé ; une seconde fois ce matin, il est repassé ; donc il doit couper. — Pendant “le siège de Paris, l’homme a la fourchette fut un de ceux qui se préoccupèrent le moins de la famine qui nous menaçait. ’Pendant que toutle monde se demandait avec terreur pour ,combien de temps nous avions du pain, lui ne s’inquiétait que ‘de savoir s’il yavait encore dans Paris beaucoup de cuillères a pot, de tenailles et de pincettes.“ — Enfin, tout récemment, ’notre héros, employé dans un’magasin de nouveautés de Paris, a mis le comble a sa gloire en avalant une fourchette. Cet évé- nement, qui a eu dans la presse un retentissement énorme, a fait pendant deux mois une heureuse diversion aux discussions sur le septennat. C’est au point que les légitimistes ont’propos’é à l’homme a 1a fourchette une somme de cinq millions s’il ’vou—- lait consentir a avaler un couvert a salade pour détourner l’attention publique au moment de leur prochaine restauration de Henr},r V. ’

Au physique, l’homme a la fourchette n’a rien d’extraordi- naire. Dans la rue, personne ne soupçonnerait en lui une célé— brité contemporaine. Tous les établissements a quinze centimes de Paris lui Ont offert ses entrées gratuites, trop heu— reux qu‘ils sont de récolter, lorsqu’il est parti, les pièces de deux sous, les pince—nez e‘n or et les tourne—vis qu’il a pu y laisser tomber pendant ses visites. —’ On ne connaît qu’une seule chose qu’il n’ait jamais pu digérer : c’est la prose de Xavier de Montépin. — Son corps lui a été acheté 3,000 francs Landon. On croit que cet industriel a fait une bonne affaire. Mai 1874.

N 0Tl CE COMPLÉMENTAIRE

DATES A REMPLIR PAR LES COLLECTIONNEURS DU. TROAI‘BINOSCOPE

L’homme à la fourchette continue ses exploits. -— Il avale une râpe à sucre le... 18. ., w- une paire de mouchettes le... 18..., -—- un tourne-broche méca— nique le. . 1*... — Enfin _ii meurt, le... 19.. , d’un tire-bouchon imprudent- ment avalé au moment de se mettre au bain.

LA BIOGRAPHIE ’lä CENTIMES. - PROVINCE, SOUS BANDE, ‘2 I CENTIMES.

l. mais. — lMPl-IIMEIL F. DELïeNs ET file. un ; .uu CROISSANT. Ili- aprés sa mort, par un marchand de ferraille de la rue Château— -

Pour les collections, s’adresser aux bureaux de Çl’Éclz‘pse, 16, r. du Croissant. __