Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/171

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— Tu m’écriras… Vous m’écrirez, disait-elle.

— Oui, oui ; tous les jours.

Et je l’entraînais à l’arrière où, parmi d’autres bagages, j’avais, en arrivant, dénombré, dans une caisse à claire-voie, six petits cochons étonnés.

—-Vous ne me tromperez pas, dites, reprenait Prahly d’une voix qui aurait fait mollir un diamant.

Mais moi, je la confrontai (pour ainsi parler) avec les six bêtes couleur d’aurore qui nous regardaient sans comprendre :

— Voyez, lui dis-je, en lui montrant le plus rose : un vrai amour !

Le jour de l’An à Biarritz. —— Dans un petit hôtel mal famé, mais confortable, près de l’ancienne gare du B-A-B, où je dois me rencontrer avec une façon de belle amie que j’ai à Bayonne, je ne trouve qu’un billet, où elle m’annonce que sa famille ( ? ) a été prise de méfiance (sur le tard), et la garde pour le Premier de l’An.

Que faire seul, toute la soirée ? Par bonheur, un garçon de l’hôtel m’offre de m’indiquer des distractions. Tout de suite nous tombons d’accord sur le sens de ce terme ; et, une heure après, il me ramène du quartier du Phare, une fille niaise et assez jolie, qui parle un français extraordinaire, et certainement ne se fait pas habiller rue de la Paix.

Du reste, elle est sans résistance quelconque contre n’importe quel caprice de l’étranger. C’est proprement la captive que vous envoie un chef nègre, pour l’embrasser, la manger ou