Page:Toulet - La Jeune Fille verte, 1920.djvu/112

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— Mais oui : toujours pour ce pauvre Lahourque.

— Votre frère vous a fait encore des ennuis ?

La buraliste acquiesça par un soupir.

— Hélas, les gens mal nés, dit-elle. Que voulez-vous espérer d’eux ?

Cette parole mélancoliquement sincère provoqua un instant de silence. Puis la notaresse reprit :

— Il vient pourtant assez d’étrangers, et il reste assez d’argent pour que tout le monde en gagne, quand on veut travailler. Et voilà qu’on en annonce d’autres, de partout. Tenez. Vous rappelez-vous cet ami de mon cousin Vitalis, qui a une automobile ?

— Ah oui, un grand, maigre, avec le nez comme un paon et si difficile pour ses cigares ? Il m’a même fait venir deux boîtes de havanes, à vingt-deux sous. Des Uppmann, ça s’appelle.

— Il arrive ces jours-ci, pour prendre les eaux, à cause de ses nerfs.