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Il résulta encore de la production des types consacrés à l’expression d’une idée religieuse, une sorte de devoir ou d’obligation de les reproduire sans y rien changer, sous peine d’amendes très-fortes à la moindre altération. Ces types, jusqu’à l’époque où Rome devint toute-puissante, ne furent, dans la totalité des monnaies, que religieux. Si l’on en changea parfois les symboles, ce ne fut que bien rarement (surtout en Grèce où les Athéniens, peuple si mobile, conservèrent cependant la même pendant dix-huit siècles), et seulement à Rome, qui cherchait à s’assimiler les divinités adoptées par une foule de ville, en créant de nouveaux dieux, parmi lesquels elle se plaça elle-même ainsi que son sénat.

On commença, vers la fin de la république, à représenter sur les monnaies et d’abord sur les consulaires, des dioscures, des biges, des quadriges, et enfin des trophées, et des victoires faisant allusion à la gloire du peuple romain ; ensuite, des sujets historiques, tels que la défaite d’Arétas, roi d’une partie de l’Egypte, par Æmilius Scaurus, sous Pompée ; la mort de César, l’allaitement de Remus et de Romulus par une louve, l’enlèvement des Sabines, etc.

Puis on y adjoignit des sujets mythologiques ou emblématiques, tels que des représentations de Jupiter, de Vénus, de Flore, de Cybèle, de Mercure, de Junon, de Pan, de Némésis, etc. ; ou des épisodes y ayant trait, comme l’image du sanglier d’Erymanthe, Hercule couvert de la peau du lion de la forêt de Némée, etc.

Parfois on y représenta des monumens, tels que des temples, des ponts seuls ou avec statues équestres, des arcs de triomphe ; des murailles de villes, des cirques, des naumachies, etc. D’autres fois des types relatifs à des coutumes ou usages, comme divers chars, des trophées, des autels, des sacrifices, des instrumens destinés à ceux-ci, des enseignes militaires, des aigles légionnaires, des casques, des vexilla, des cornes d’abondance, des chaises curules, des caducées, des proues de vaisseaux, des instrumens de monnayage et une foule d’autres destinés à des usages variés qu’ils ont fait connaitre.

Jules César obtint, le premier, de mettre son effigie sur les monnaies, avec le nom d’un duumvir monétaires au revers, et afin de se faire pardonner cette innovation ambitieuse, il permit, en même temps, à plusieurs familles patriciennes de faire graver des types relatifs aux hauts faits de