Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
192

un comte ou gouverneur, que, plus tard, en 811, Charlemagne soumit les premiers, mais que ceux-ci s’étant révoltés de nouveau et ayant entraîné la ville de Rennes, ses murailles, qui étaient gallo-romaines furent détruites et rasées vers 824 par l’armée de Louis le Débonnaire. Elles furent bientôt rétablies (en 829) par Nominoé qu’il avait nommé son lieutenant ; qui les releva en les entourant de larges fossés dans lesquels coulait la Vilaine appelée alors Vicenonia, puisqu’en 845, lorsque, suivant Ogée, Charles le Chauve vint assiéger la ville, il ne put entrer[1].


    de Zozime, livre VI ; qu’au commencement du ve siècle, les Bretons et quelques peuples des Gaules réussissent à se soustraire à l’obéissance de l’Empire et à reprendre leur indépendance. « Les habitans de la Grande-Bretagne, continue Zozime, ayant pris les armes, délivrèrent les villes de leur île des incursions des étrangers. Les Armoriques et les peuples des Gaules, suivant leur exemple, chassèrent les magistrats romains et établirent parmi eux un nouveau gouvernement. Ce soulèvement de la Grande-Bretagne et des Gaules arriva au temps même de l’usurpation de Constantin (407), qui par sa lâcheté avait donné aux barbares la hardiesse de courir et de piller ces provinces. » Ainsi donc, durant quatre siècles, les Romains et leurs colonies ont occupé notre pays. Chaque jour vient nous apprendre la découverte de quelques vestiges de leurs antiques constructions. Sous la poussière de plus de quatorze siècles on retrouve la trace de leurs pas, depuis Rennes jusqu’au cap Saint-Mathieu, depuis Nantes jusqu’au-delà de Quimper. Les ruines de leurs habitations, les remparts de leurs camps, les traces de leurs voies, les restes de bains ou d’aqueducs témoignent de leur permanent et laborieux séjour au sein de la Bretagne. Le champ des découvertes est en partie défriché, mais il reste encore beaucoup à faire aux travailleurs. La création de sociétés d’archéologie départementales donnera plein essor à l’étude des antiquités de la Bretagne et doit faire espérer que dans peu d’années on aura moins à regretter le silence de l’histoire sur la période de l’occupation romaine, et qu’il sera peut-être, possible de restituer la géographie ancienne de cette contrée.

  1. Ogée commet ici une erreur manifeste, puisque Charles le Chauve, lors de sa première incursion en Bretagne, en 842, avait été vaincu, et qu’en 845 on ne trouve pas de preuves qu’il soit venu investir Rennes, mais qu’au contraire, comme les chroniques du temps, le font connaître, il livra plusieurs batailles à Nominoé hors du territoire breton, celui-ci étant allé à sa rencontre pour l’attaquer, après avoir passé la Loire, avoir pénétré en Aquitaine et marché contre les Angevins, comme on en a la certitude par le combat qu’il engagea contre lui à Ballon, à six lieues du Mans, et non auprès du prétendu monastère de Ballon, dont les ruines ne se retrouvent ni à Bains ni dans les environs de Redon, malgré que les historiens bretons, pour donner au fait quelque