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doit être assez considérable, puisqu’en sondant au dessous de la dernière, à plus d’un mètre et demi de profondeur, on était loin d’être arrivé à la base et qu’on pénétrait dans le banc des argiles ayant succédé aux sables gris de l’époque gallo-romaine retrouvés, comme on se le rappelle, dans presque tous les points de la Vilaine et dans lequel on rencontra des crânes de taureaux à cornes très-courtes et très-pointues.

En outre, cette assise était de 70 à 80 centimètres plus saillante que le reste du mur, en sorte que son épaisseur totale dans ce point était de 4 mètres et demi[1]. Plus profondément, elle était encore plus considé-


    entourées de remparts. Les murs étaient construits en pierres, avec des cordons de briques, et n’étaient pas d’une grande étendue. Elles étaient liées avec un ciment dans lequel on remarquait des assises de briques placées à des distances inégales en nombre de 2 à 3, ou de 5 à 7, séparées les unes des autres par des couches de ciment d’épaisseur à peu près égale à la leur.
    La base était formée de pierres taillées et posées sans ciment, ayant appartenu à des monumens autres et offrant des mortaises qui avaient servi à les lier les unes aux autres par des coins de bois de chênes à double queue d’aronde, ou par des crampons de fer. Dans les gros blocs, à Orléans, on remarque sur presque tous les mêmes traces, et on trouve fréquemment, en outre, des débris de fûts de colonnes, d’entablemens, de pilastres, de chapiteaux, de pierres tumulaires, de bas-reliefs et même des statues plus ou moins mutilées.
    On peut, dans ceux de la muraille du bas de la rue du Cartage, reconnaître les mêmes mortaises qu’on voit représentées avec crampons dans la fig. 6 de la pl. XVIII de l’Atlas du Cours d’Antiquités monumentales de M. de Caumont.
    M. Moet de la Forte-Maison, en étudiant le mur gallo-romain de Noyon, a retrouvé à peu près les mêmes dimensions dans ces blocs, toutefois un peu plus considérables : ainsi, 4 à 5 pieds de longueur sur 2 d’épaisseur. On a également reconnu que ceux-ci, débris en partie de grands édifices déjà ruinés ou détruits aux ier et iie siècles pour reconstruire ces enceintes gallo-romaines, font également partie de celles antiques de Saintes, de Tours, d’Orléans, d’Auxerre, de Sens, du Mans, etc.
    Dans la muraille gallo-romaine de Beauvais, ces fondations étaient également composées d’énormes cubes équarris, rapprochés sans ciment ni liaison, et apparaissant au niveau de l’eau.

  1. Cette muraille serait donc un peu moins épaisse que celle de Noyon, qui, d’après M. Moet de la Forte-Maison, avait dans la partie haute de l’enceinte de la ville 5 mètres à 5 mètres 35 centimètrès (15 à 16 pieds) d’épaisseur, et dans la partie la plus basse de la même, de 7 mètres 67 centimètres à 8 mètres (23 à 24 pieds) (Antiquités de Noyon, note de la page 77), et que celle de Beauvais, dont l’épaisseur était de 6 mètres 67 centimètres (20 pieds).