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XVII
LES MANIS OU MONCEAUX ALLONGÉS

Il existe en Scandinavie un grand nombre de monuments qui ont la même forme et les mêmes dimensions qu’un nombre très-considérable de monuments pareils en Tibet. M. Thomson donne de ces derniers la description suivante[1]: «A côté du chemin par lequel nous nous approchâmes de la ville (Leh, capitale du Ladack, province de Tibet), il y a une très-longue construction de l’espèce qu’on nomme Mani, longue de plus d’un demi-mille (anglais). Elle consiste en deux murs parallèles, construits à la distance de douze à quinze pieds l’un de l’autre, et ayant une hauteur de près de six pieds. L’espace entre les murs est rempli de pierres et de terre, et le tout est recouvert d’une toiture penchant da milieu vers les deux côtés. Sur la toiture sont placées de grandes tablettes de pierre, couvertes chacune de lettres tibétaines, ou plus rarement d’un dessin grossier representant un temple. On lit sur ces tablettes (je crois sans exception) la prière mystique des buddhistes de laquelle un mot a servi de norn à ces constructions remarquables et à ce qu’il parait inutiles. Le mani parait être un objet des plus importants appartenant à un village tibétain ; on en voit quelquefois même dans des régions désertes, d’où on peut conclure que le travail qui a été employé à leur construction doit avoir été immense, puisque quelques-uns des plus grands contiennent plusieurs millions de répétitions des mots : Om mani padmehom[2]. Dans les villages peu consi

  1. Himalaya and Tibet. London 1852, in-8, p. 183.
  2. Sur cette formule, voyez Nouv. Journ asiat., t. XV, p.185 et suiv.;