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Livre Premier

pourvû qu’il ne ſe mette point en Echec.

12me.

L’on n’eſt jamais obligé de prendre par force les pieces de l’ennemy quand elles ſont en priſe. L’on ne prend que volontairement & ou l’on croit de trouver quelque avantage.

13me.

Le Roy eſt celuy au bien ou à la mort duquel on dit gagner ou perdre une partie ; Ce qui arrive quand il eſt échec & mat. Iamais l’on ne peut gagner que l’on ne matte le Roy contraire, quand même l’on auroit pris toutes les pieces de l’Ennemy. Par contre auſſi l’on peut matter le deuxieme coup du jeu ſans avoir pris aucune piece à l’Ennemy, qui pour cela ne laiſſe pas de perdre.

14me.

L’Echec eſt une attainte ou rencontre de quelque piece qui menace de tuer le Roy ; c’eſt-à dire qui le met en priſe, ſoit de loin, ſoit de prez. A cela il n’y a que trois remedes. Le premier eſt de prendre la piece qui menace le Roy. Le ſecond ſi on ne peut, ou ſi on ne la veut pas prendre, eſt de couvrir le Roy en mettant quelque piece entre-deux. Enfin ſi ces deux la manquent, ou qu’on ne s’en vueille pas ſervir, il n’y à plus de moyen pour ſortir de cet embaras que de faire ſauver le Roy dans quelque caze de celles qui le touchent, dans laquelle il ſoit hors d’Echec.

15me.

Il y à quattre ſorte d’echec. L’Echec ſimple, l’Echec double, l’Echec mat, & l’Echec ſuffoqué autremẽt dit le pat. L’Echec ſimple eſt celuy qui ſe fait par la rencontre d’une ſeule piece qui menace

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