Page:Traitté du jeu royal des échets (Benjamin Asperling de Rarogne).pdf/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
Livre Premier

ou avec le Roy, la piece qui donne l’Echec, il faudroit perdre l’une ou l’autre à moins qu’on ne ſe dedomage & tire d’affaire par le moyen de quelque autre Echec ce qui arrive difficilement.

5me.

Jl eſt pourtant de l’adreſſe d’un fin joueur de laiſſer quelque fois ſes pieces en priſe d’un côté, lors que d’un autre côté il peut preſſer ſon ennemy par des Echets, & le matter ou luy prendre des pieces qui valent mieux que celles des ſiennes qui ſont en priſe.

6me.

Jl eſt dangereux de recevoir un Echec à la découverte, & encore plus quand il eſt double. Ainſi l’on y doit prendre garde pour les eviter, & tacher d’en donner au Roy contraire.

7me.

Quand on n’a point encore rocqué l’Echec du chevalier eſt dangereux : parce qu’on ne s’en peut couvrir, & qu’ayant une fois remué le Roy ou ne peut plus rocquer, ce qui eſt facheux.

8me.

Jl eſt generalement dangereux de mettre ſa Reine devant une Tour & un fou contraire ſe couvrans l’un l’autre ; quoy que la piece de derriere qui doit ou peut mettre la Reine en priſe ne ſoit pas defenduë : parce qu’en donnant Echec de la premiere l’on decouvre l’autre ſur la Reine. Que ſi la piece de derriere eſt deffenduë alors ſans donner d’Echec l’on peut faire un mauvais party.

9me.

Jl eſt dangereux de mettre la Reine derriere le Roy ; parce qu’en donnant Echec ſur la même li-

B 4