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Page:Tremblay - Arômes du terroir, 1918.djvu/22

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AROMES DU TERROIR


La nef est embrumée, et l’odeur se répand
Des vœux que tout le jour laissent monter les cierges
Pieusement brûlés par les sereines vierges,
Dont le cantique pur ennoblit le serpent.

Dans les bancs noirs, rangés en scrupuleuse ligne,
L’usure du prie-dieu parle de piété
Plus que les paroissiens aux feuillets tachetés,
Où sont les oraisons que l’image souligne.

La Table-Sainte creuse, aux endroits où les vieux
Sont venus en pleurant prendre le viatique,
Pour tromper leur faiblesse en un repas mystique
Et gravir sans terreur la route des adieux.

Et les surplis froncés cachant la soutanelle
Portent le souvenir des générations
Qui font la force et la grandeur des nations,
En conservant la foi des choses éternelles.

Le vieux curé n’est plus, qui pour les miséreux
Saintement dépouillait les jeûnes de sa table.
En songeant qu’un Enfant naquit dans une étable
Pour que les dénûments fussent moins rigoureux.