Aller au contenu

Page:Tremblay - Arômes du terroir, 1918.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
MOUE PRINTANIÈRE


Acharnés autour d’une mare,
Un essaim de grouillants marmots
Que l’éclaboussement chamarre,
Faisaient de la houe et des mots.

Des croassements de corneille
Rauquaient dans le limpide azur,
Pendant que les nids en corbeille
Se moquaient d’elle, sur le mur.

Puis on vit Jean et sa Jeannette
Qui se regardaient sans parler,
Lui rougissant, elle inquiète,
Et craignant de capituler.

Toute la vie allait renaître !
Lorsque venu d’En-Haut, tout noir,
Apparut le norroi, ce traître,
Entraînant son gel et son soir.

Et l’herbe tut toute glacée,
Le bourgeon mourut de douleur,
La terre eut sa robe froissée
Et les oiseaux eurent souleur.