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Page:Tremblay - Du crépuscule aux aubes, 1917.djvu/42

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DU CRÉPUSCULE AUX AUBES


Tu tritures sur la palette
Le pigment radieux et clair
Pour que ton rêve s’y reflète ;
Mais il manque l’espace et l’air.

Pousse un burin dans le carrare,
Cisèle un métal précieux,
Et donne à ton chef-d’œuvre rare
Un souffle léger, si tu peux.

Toujours un obstacle se dresse
Entre le songe et l’avenir,
Et confronte avec la vieillesse
La fin que tu croyais tenir.

Toujours l’impassible Nature
Garde son mystère profond
Sur la vie et la sépulture
De toutes les choses qui sont.

Toujours les âmes anxieuses
S’égarent dans la vanité
De leurs conceptions trompeuses,
Sans éteindre l’Éternité.