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PIERRE QUI ROULE

naces contre M. Lacan et à la rupture des tuyaux de pompe. Il reconnaît Mathias Akeiras comme étant l’Indien qui a coupé les tuyaux, et Lazare Akwirente comme celui qui a essayé de frapper M. Lacan.

« Joseph Périllard dit qu’il fut averti le 14 juin au soir par Amable Roussin que quelque chose d’extraordinaire arriverait. Vers trois heures du matin, le 15 juin, il vit deux femmes se diriger vers l’église et, entendant du bruit dans cette direction, il s’y rendit. Arrivé à 250 pieds de la première des maisons brûlées, il entendit un coup de canon du côté de l’église. Il se plaça contre un arbre et vit quatre Iroquois passer le long du mur de pierre.

« En arrivant au grenier, deux montèrent sur le toit, et les deux autres restèrent en bas. Ceux qui étaient sur le toit avaient en mains des bouteilles de liquide qu’ils répandirent sur le bâtiment. En cinq minutes, le toit était en feu. En descendant sur des échelles, l’un d’eux dit en iroquois : « Enfin, le feu est mis. » Pendant ce temps-là, les deux autres étaient entrés dans le grenier qu’ils avaient enfoncé.

« De l’autre côté de la construction, il y avait un groupe de vingt-cinq ou trente Indiens, et le témoin vit ces Sauvages lancer des fusées dans le grenier où le feu prit immédiatement. Les deux hommes qui ont monté sur le toit sont Xavier Korontalsi alias Dicaire et François Anerente. Il reconnut aussi Lazare Akwirente qui avait une hache. Il connaît ces trois hommes depuis son enfance. Il a vu mettre le feu aussitôt après le coup de canon.

« Louise Dicaire, épouse de Thomas Satagara, a entendu le coup de canon vers quatre heures du matin. Elle vit des personnes jeter des pierres, contre la porte et un homme lancer quelque chose dans le fenil qui prit feu, car elle vit immédiatement sortir la fumée. Ensuite, elle vit quatre hommes ouvrir la porte ; elle