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PIERRE QUI ROULE

tisans avachis, mais je ne suis pas plus quidam et je suis beaucoup moins quelconque que M. Pacaud, à qui je nie le droit de m’attribuer des opinions politiques autres que celles que je soutiens publiquement.

« Je ne suis pas un personnage déchu, n’ayant jamais été mêlé aux tripotages, grâce auxquels certains entremetteurs se sont acquis une notoriété peu enviable.

« Si M. Pacaud entrait à la Minerve, à quelque titre que ce soit, le vieux journal aurait peut-être besoin de réhabilitation ; mais, en insistant pour que mon nom parût en tête d’un journal dans lequel parait-il, il avait des intérêts, M. Pacaud a prouvé qu’il y a deux ans mon nom n’avait rien de compromettant. Depuis cette date mes actions n’ont pas baissé et elles n’ont pas besoin d’être relevées. Je n’en possède aucune dans les entreprises aléatoires ou clandestines. Voilà déjà un joli groupe d’inexactitudes relevées dans une vingtaine de lignes, mais il y a encore mieux que cela. Jugez-en :

« Nous comprenons ce zèle redoublé. Il se déroule en ce moment devant les tribunaux de Montréal un petit drame de famille sur lequel notre correspondant télégraphique de Montréal a récemment appelé notre attention. Le propriétaire du matériel de la Minerve, M. Berthiaume, a mis M. Tassé à la porte de la rédaction et l’a remplacé par M. X…, autrefois du Courrier de Montréal, et plus récemment de la Justice et de la Patrie. Plusieurs témoins sont venus jurer sur l’Évangile que l’apparition du nom de M. X… en tête de la Minerve leur avait fait un effet excessivement désagréable. Le nouveau rédacteur s’est dit : Ah ! vous ne me trouvez pas assez catholique, eh ! bien, vous allez voir si je suis capable d’en faire autant que M. Tassé qui a poussé le zèle jusqu’à se faire citer et condamner en Cour d’Assises. »