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Trouées dans les Novales

dans un langage qui n’était pas de la terre.

Enfin la convalescence tua la fièvre. L’été généreux, la bonne chaleur du soleil, les arômes subtils courant sur les prés, créèrent chez l’enfant une vigueur nouvelle, et la faiblesse des membres s’en alla ; mais la guérison se fit bien cruelle, car si le petit chantre vivait, sa voix était morte, bien morte, et jamais plus il ne pourrait honorer la douce Vierge en un cantique, jamais plus il ne pourrait étudier et prier avec les autres à l’école.

Petit Paul, maintenant, assistait à la messe à côté de ses parents, dans le banc sous la chaire, loin du chœur. Et ses regards, toujours portés vers le lutrin des chantres, se voilaient amèrement aussitôt que les derniers accents du Credo s’éteignaient. Désormais l’Offertoire demeurait vide, et le curé lui-même, offrant aux fidèles l’invitatoire