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conçus immédiatement après le péché d’Adam. Mais soit que l’on prenne sa pénitence & sa continence depuis son péché, ou depuis la mort d’Abel, ce seroit la continence d’Adam, & non pas celle d’Abel, que ces hérétiques auroient imitée ; & si c’eût été de cette fable que leur nom leur fût venu, on les eût nommés Adamites ou Adamiens, plutôt qu’Abéliens. Le thabala des Arabes ne prouve point que ceux qui à l’exemple d’Adam n’usoient point du mariage, fussent nommés du nom d’Abel. Car 1°. ce thabala ne vient point du nom d’Abel, הבל ; s’il en venoit, il s’écriroit par un ה, & non par un א. Il ne faut point dire que ces lettres se changent aisément ; car les Arabes ne l’ont point fait. On peut voir tous nos Interprétes, aussi-bien qu’Eutychius, & Abulfaragius, qui écrivent tous le nom d’Abel par un ה, aussi-bien qu’en Hébreu. 2°. Thabala vient de abala, qui comme l’abal des Hébreux, signifie être en deuil, en affliction, & s’abstenir en général du plaisir à raison du deuil ; de sorte qu’il vient de l’abal des Hébreux, comme l’a très-bien remarqué Golius, & après lui Castel. Ainsi il est plus croyable que les hérétiques dont nous parlons, s’appelèrent Abéliens, parce qu’ils ne laissoient point de génération non plus qu’Abel. Cette hérésie fut toute renfermée dans un seul village, & ne dura point, comme S. Augustin le remarque. Est quædam hæresis rusticana in campo nostro, id est, Hipponensi, vel potius fuit. Paulatim enim diminuta in una exigua villa remanserat : in quaquidem paucissimi, sed omnes hoc fuerunt.

ABELISER. v. a. Vieux mot, qui veut dire, Charmer & ravir. Allicere, delinire. On disoit aussi Abelir.

 Si m’abélisoit & féoit.
Rom. de la Rose.

☞ ABELLE. s. f. Nom propre d'une petite rivière de Pologne. Abella. Elle arrose la Samogitie, & se jette dans la Nieuvara, au bourg de Kieydani.

ABELLINAS. Abellina vallis, grande & belle vallée de Syrie, entre le Liban & l’Antiliban, dans laquelle est Damas.

ABELLION. s. m. Abellio. C'est le nom d'un ancien Dieu des Gaulois. On a trouvé vers Cominges, dans l’ancienne Novem populanie trois inscriptions antiques qui font mention de lui. Scaliger les rapporte dans son L. i. sur Ausone, C. 9. & Gruter. p. 37.

La première est,

DEO
ABELLIO-
NI
MINUCIA
JUSTA
V.S.L.M.

Les autres n’apprennent rien davantage de ce Dieu. Bouche en son Histoire de Provence, T. i. p. 61. croit que c’étoit un Dieu qui étoit adoré en quelque lieu anciennement nommé Abellio. Vossius, de Idolol. L. ii. C. 17. croit que c’est le Soleil ; qu’il a été ainsi nommé du nom Bélus ; que les habitans de Pamphilie & ceux de Créte appeloient ainsi le Soleil, comme le dit Hésychius ; que les anciens Romains nommoient aussi le soleil Apello, au lieu d’Apollo ; que ce nom pouvoit s’être formé du mot Ἀβέλιος, qu’ils avoient pris de l’Île de Créte ; que c’est ainsi que pour hemo, on a dit homo, & pour bonus, benus, d’où est resté benè. Quoiqu’il en soit, le nom Apollo ne s’est pas fait de l’Ἀβέλιος des Crétois, mais de l’Ἀπόλλων des Grecs.

☞ ABELMAÏM. Nom propre d'une ville de la Terre-Sainte. Abelmaïm. Adrichomius la distingue d’Abela, ou Abel-Maacha, & prétend que c’étoit une ville différente. Le P. Lubin, au contraire, soutient qu’en comparant le IIIe livre des Rois, chap. XV, §. 2, & le IIe. des Paral. chap. XVI, §. 4, on trouve que c’est la même. L’un & l’autre la placent dans la Tribu de Nephthali, contrée de la Galilée supérieure.

☞ Ce mot signifie Abel des eaux, ou les eaux d’Abel, מים, en Hébreu, aquæ.

☞ ABELMELUCH. s. m. Espèce de ricin ou de palme de


Christ. Cet arbre croît aux environs de la Mecque. Ses semences sont regardées comme un purgatif violent. Dict. de Med.

☞ ABEL-MEHULA, ABELMEULA, ABELMAULA. s. f. Nom propre d'une ville de la Terre-Sainte. Abelmehula. Elle étoit dans la demi-Tribu de Manassé, qui étoit au-delà ou à l’orient du Jourdain, Abel-mehula étoit la patrie du Prophète Elisée.

☞ ABEL-MOSC. s. m. Qu’on nomme en François, Ambrette, ou Graine de musc. C’est la semence d’une plante qui croît en Egypte, & dans les Îles Antilles, qui a des feuilles verdâtres & veloutées, assez semblables à celles de la Guimauve ; ce qui lui a fait donner par nos nouveaux Botanistes le nom de Guimauve veloutée des Indes. Althæa Indica villosa. Cette graine n’est guère plus grosse que la tête d’une très-grosse épingle, de la forme d’un petit rognon, grisâtre & comme chagrinée par-dessus, & d’une odeur qui tient tout ensemble de l’ambre & du musc. On s’en sert principalement dans la composition de quelques parfums. Les Parfumeurs Italiens s’en servent beaucoup. En France les Religieuses & les Patenôtriers en font des chapelets. On lit dans Blancard, que cette plante Egyptienne a l’odeur du musc, & que les Arabes la mêlent avec leur café, pour la lui communiquer.

ABEN-EZER. Nom de lieu dans la Terre-Sainte, situé entre Masphat & Sen. C’est là que les Israëlites furent défaits par les Philistins, & que l’Arche d’Alliance fut prise. Ce mot qui est Hébreu signifie, la pierre du secours ; venant de אבן, aben, pierre, & עזר, ezer secours. L’armée campa près de la pierre du secours. Sacy. Israël campa près d’Eben-heser. Trad. de Gen. et les Desmar. Il ne faut point heser par un h mais eser. Il est mieux. C’est en Hébreu un ain.

☞ ABENOW. Nom propre. Abnoba. C'est une montagne de Souabe, en Allemagne, dans la principauté de Furstemberg ; elle communique son nom à la longue chaîne de montagnes qui s’étendent entre le Rhin & le Nékre, depuis les villes forestières jusqu’à celle de Phorsheim. Maty.

☞ ABENSPERG. Nom propre de ville. Abusina, Aventicum, Abensperga. C'est une ville de Bavière, près du confluent de la rivière d’Abeust & du Danube, à quelques lieues au-dessus de Ratisbonne.

☞ ABENST. Petite rivière de Bavière, qui se décharge dans le Danube, près de la ville d’Abensperg. Ampla.

ABÉONE. s. f. Abeona. Déesse du Paganisme, à laquelle les Romains se recommandoient quand ils se mettoient en chemin pour s’en aller. S. Aug. De Civ. L. iv. C. 22. Ce mot est formé du verbe Abeo, je m’en vais.

☞ ABERAVON. s. m. Nom propre d'un bourg du Comté de Glamorgham, en Angleterre. Il est à l’occident de Cardiffe, proche de l’embouchure de la rivière d’Avon. Aberavonium. Ce mot peut être une preuve que la langue Celtique, que parloient les anciens habitans de l’Albion ou de l’Île Britannique, puisqu’ils étoient descendans des Celtes, venoit de l’Hébreu. Car dans l’une & l’autre de ces langues, Abéravon signifie, Passage de l’Avon, ou au-delà de l’Avon. Il en est de même des autres où le mot Ab entre.

ABERCE. s. masc. Nom propre d’homme. Avircius. S. Aberce, ou Avirce Marcel, Evêque d’Héraple en Phrygie, a été célébre parmi les Grecs, vers l’an 230. Baill.

☞ ABERCONWEY, ou CONWEY. s. m. Nom propre d'un bourg d’Angleterre. Abercovonium. Il est dans la principauté de Galles, & dans le Comté de Carnarvan, à l’embouchure du Conwey.

☞ ABERDÔNE. s. f. Nom propre de ville en Écosse. Il y a Old-Aberdône, la vieille Aberdône, Aberdus, vetus Aberdona. New-Aberdône. la nouvelle Aberdône. La nouvelle est dans le Comté de Marr, à l’embouchure du Don. Aberdône a une Université. On la prend pour la Devana, ou Denana des Anciens.

☞ La nouvelle Aberdône, Aberdona nova, est aussi dans le Comté de Marr, à l’embouchure de la Dée, environ à une lieue de la vieille Aberdône. Elle a une Université,


comme