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mari & ses domestiques. Il a aussi autrefois signifié Fol.

Sylvius dérive ce mot de saint Acaire, parce qu’il guérit les acariâtres. Ménage veut qu’il vienne du mot Latin acariasser, & Nicod du mot Grec Κάρη, signifiant caput, comme si on disoit acaris, un homme sans tête & écervelé ; ou plutôt un homme têtu & opiniâtre. Capito, ou, comme dit Prudence, capitosus. D’autres le tirent du Grec ἀκαριέστερος, qui signifie, Opiniâtre, ennemi de la complaisance, dont les mœurs & les paroles sont désagréables, & tirent vers la folie. Borel le dérive de cara, vieux mot François venu d’Espagne, qui signifioit un visage refrogné.

ACARIÇOBA. Plante du Japon, que les Portugais appellent Erva do Capitaon, herbe du Capitan. Elle vient dans les lieux humides, & le long des ruisseaux & des fontaines. Sa feuille est ronde, lisse & assez épaisse ; sa fleur est d’un gris blanchâtre. Elle a beaucoup de racines qui sont blanches, & serpentent à terre. Elles sont longues, distinguées par des nœuds, bulbeuses, & pleines de suc. Elle est chaude & aromatique, & très-agréable au goût. Ses principales qualités sont dans ses racines. Elles sont apéritives, & guérissent les obstructions du foie & des reins. Pison, L. iv. C. 50.

ACARNA, ou ACORNA. s. m. Chardon à fleur large & jaune : ses têtes sont oblongues, garnies d’épines ; sa semence ressemble à celle du Carthame. L’étymologie est ἄκορνα, plante épineuse.

☞ ACARNAN, ou ACARNE. s. m. Acarnus, Acarnanus. Poisson de mer qui, par sa figure & par sa taille ressemble au rouget, mais il est blanc & couvert d’écailles argentines : sa tête est grosse ; son museau est aquilin, sa gueule petite, ses dents menues. Sa chair est fort blanche, bonne à manger & de facile digestion. Il contient beaucoup d’huile & de sel volatil, & les Médecins le croient propre à purifier le sang & à exciter l’urine.

ACARNANIE. Acarnania. Province de l’Epire en Grèce, qui avoit à l’orient l’Ætolie, dont elle étoit séparée par le fleuve Achéloüs ; à l’occident le golfe d’Ambracie, que nous nommons aujourd’hui golfe de Larta, & au midi la mer Ionienne, & les îles d’Ithaque & de Céfalonie. On l’appelle aujourd’hui Despotat, ou Petite Grèce, ou Carnie ; mais quand on parle de l’Antiquité, il faut dire Acarnanie. Les chevaux d’Acarnanie étoient estimés chez les Anciens.

Acarnanie est aussi le nom d’une ville de Sicile célèbre par un temple dédié à Jupiter.

ACARNANIEN, ENNE. s. m. & f. Qui est d’Acarnanie. Les Acarnaniens ne faisoient, dit-on, leur année que de six mois. Les Acarnaniens se faisoient couper les cheveux pardevant, apparemment pour ne donner point par-là de prise à leurs ennemis dans les combats. ☞ Ils passoient anciennement pour un peuple invincible.

ACARNAR. Nom de la dernière étoile du fleuve Eridan.

ACARNE. Voyez Acarnan.

☞ ACASTE. s. f. Terme de Mythologie. C'est le nom d’une nymphe, ou naïade, fille de l’Océan & de Thétis. Voyez Hésiode, dans sa Théogonie, ou Génération des Dieux.

Acaste. s. m. Fils de Pélias, Roi de Thessalie, & parent de Jason, fut un des Argonautes. Pline veut qu’Acaste soit le premier qui ait fait célébrer des Jeux funèbres : ce qu’il fit en l’honneur de son père.

ACAT. s. m. Vieux mot, au lieu duquel on dit aujourd’hui Achat, comme acheter, au lieu d’acater ; & acheteur, au lieu d’acateur.

ACATALECTE. adj. est un terme de Poësie latine, qui se dit des vers qui sont exactement parfaits, qui n’ont pas une seule syllabe de trop ou de trop peu. Ainsi le définit Mon-


sieur Harris. Pour parler juste, & selon la force du mot, il faut dire que ce sont les vers auxquels il ne manque point de syllabe à la fin, à la différence des vers catalectiques, auxquels il manque à la fin quelque syllabe. Car ces mots sont Grecs, & viennent de λήγω, cessio, desino. De-la ϰαταληϰτός, & ϰαταληϰτιϰός, à qui il manque quelque chose à la fin ; & avec l’α privatif ἀναταληϰτιϰός, à qui il ne manque rien à la fin. Par exemple, dans la Ve Ode du I Livre d’Horace, chaque strophe est de trois vers, dont les deux premiers sont acatalectiques, & le troisième catalectique.

Solvitur acris hyems gratâ vice
Veris & Favoni,
Trahuntque siccas machinæ carinas.

Dans la Poësie Françoise on peut appeler acatalectiques, les vers de sept syllabes, tels que sont ceux-ci composés sur la mort de M. le Dauphin & de Madame la Dauphine, morts à quelques jours l’un de l’autre.

En vain la mort & l’amour
D’une funeste victoire
Se disputent-ils la gloire,
Ils sont vainqueurs tour à tour.
Sitôt que la mort jalouse,
A l’époux ravit l’épouse,
Aussitôt l’amour jaloux
A l’épouse rend l’époux.

Et de même les vers de trois syllabes :

La cigale ayant chanté
Tout l’été, &c.

Ou bien ces termes de Marot :

Damoiselle de Torcy,
Cet an cy
Tel étrène vous désire,
Qu’un bon coup vous puissiez dire :
Grand’mercy.

☞ ACATALEPTIQUE. s. m. & f. Nom d’une secte d’anciens Philosophes. Acatalepticus, a. Les Acataleptiques étoient une branche de l’ancienne Académie. Ils doutoient absolument de tout : non-seulement ils disoient qu’on ne sait rien certainement, mais même ils prétendoient qu’il étoit impossible d’avoir aucune connaissance certaine. C’est ce qui les distinguoit des Sceptiques & des Pyrrhoniens. Car quoique ceux-ci doutassent de tout, ils avouoient néanmoins qu’on pouvoit acquérir quelque connoissance certaine.

☞ ACATISTE. s. f. Nom d’une fête que les Grecs célébroient à Constantinople, le samedi de la quatrième semaine de Carême, en l’honneur de la sainte Vierge, qui avoit préservé trois fois cette ville de l’incursion des Barbares. L’hymne que le Clergé chantoit pendant l’office, s’appeloit aussi Acatiste. Ce mot vient du Grec, Ἀκάθιστος, parce qu’on se tenoit debout pendant tout l’office de la nuit. Voyez les fêtes mobiles d’Adrien Baillet.

A CAUSE. Préposition qui gouverne le génitif : & a cause que, conjonction, qui veut après soi, l’indicatif. ☞ Voyez au mot Cause.

☞ ACAXI, ou AKAS. Ville du Royaume de Farima, dans l’île de Niphon, au Japon. Acaxium. Elle est sur la côte au sud-ouest de Méaco.

☞ ACAXUTLA. Petite ville & Port de l’Amérique méridionale. Acaxutla. Elle est dans la Province de Guatimala, entre la ville de S. Ïago de Guatimala, & celle de Léon de Nicaragua, sur la côte de la mer du sud, ou mer pacifique.

ACAZER. v. a. Terme de Coutume. C’est proprement donner en fief, inféoder.Infeodare. Voyez Caseneuve, dans son Traité du franc-alleu. L. i, Ch. ii. Du Cange sous le mot Casare. De Lauriere.

Acazer, dans la Coutume de Bordeaux, Art. 101, signifie aussi, Bailler à rente. Id.

ACAZEMENT. s. m. Terme de Coutume. Il a les significations de son verbe, & signifie inféodation ou bail à rente.


Tome I. H ij ACC.