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Page:Trevoux - Dictionnaire , 1704, T01, A-Cenobitique.djvu/124

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ANI. ANN. ANN. ANN.

General anime ses soldats à monter à la breche. Pourquoy animez-vous cet Auteur à entreprendre un ouvrage au-dessus de sa capacité. Vous avez trouvé assez d’obstacles pour vous animer à vaincre, & mes actions vous ont donné assez d’esperance, pour ne vous pas rebuter. P. De Cl.

Animer, se dit figurément en Morale, quand des Peintres, des Sculpteurs, par la force des traits de leurs pinceaux, ou ciseaux, semblent rendre vivantes leurs figures. Mutis rebus & sensu carentibus animam addere. Ce Sculpteur anime le marbre.

Animer, se dit aussi parmi les maîtres à dancer, en parlant du pas ; & signifie prendre un air plus vif en s’élevant sur la pointe du pied. Allons, animez vôtre pas.

Anime’, e’e, part. pass. & adj. Animatus, incitatus, concitatus, inflammatus. Les services des vrais amis ont quelque chose d’animé qui prévient jusqu’à nos desirs. S. Evr.

A quoy bon d’une Muse au carnage animée,
Echauffer ta valeur deja trop allumée !

Boil.

Animé d’un regard je puis tout entreprendre.

Racin.

On dit d’une personne morne, pesante & languissante, qu’elle n’est point animée. Minimè vividus. Il manque à cette beauté d’être un peu animée.

Anime’, en termes de Blason, se dit d’un cheval qui est en action, & qui montre un desir de combattre. On le dit même de sa tête seule, & c’est lorsque l’œil est de différent émail. Il porte d’or au cheval de sable, animé de gueules. Oculatus murice, minio.

ANIMOSITÉ. s. f. Passion de l’ame qui nous fait témoigner de la colere, de la haine, du ressentiment contre quelqu’un. Odium, animus infensus. Ces parties plaident avec beaucoup d’animosité. Les soldats s’acharnerent avec tant d’animosité que la nuit seule les sépara.

ANIS s. f. m. Anifum, Anicetum. C’eft une plante q uiaune tige ronde, haute d’unc cou « dée, & fort É Ellc porte un bouquet blancayant unc odeur de miel, d’où fortune $i ; femblableàl’ache, qui eft longuettc, & ’un g oùtcntrcmélé de doux, de piquant, & d’amer. Cctte femcnceeft chaude, & fert à chaf fer les vents. On en met dans lcs mcdccincs, & c’eft un des corre&ifs du féné. ’A N 1 s, eft auffi uncdragée dans laqucllconenfer me un grain d’anis. ~£aifum faccaro condi tum. L’änisdc Vcrdun cft la plus durc dcsdra gccs.

ANN.

ANNA.f.m.Petitebétedu Perou, dontil fortune odcurqui infccte les licux où cllc paffc les nuits.

ANNAL, Al E.adj. Quine dure qu’un an. ~Annuus, Aonalis. C’eftunc commiffion amma le. On le dit auffi de tout ce qui revient tous les ans. Une féte annale. Les Lettres de Chance

! erie font annales, nc valent rien après un an,

comme, Committimus, Reliefd’appcl, &au tres : il faut obtenir des Lettres de furannation après l’an. Lesarrêts pour lcstaillcs font la plu part reputcz ammaux.

A NN ATL E S. f. f. plur.Hiftoire qui décrit lcs évenemcns d’un Etatpar ordre Chronologique. .Anmales. Les annales Ecclefiaftiques dc Ba ronius. Les Annales dc France. Les Ltnnales de Corneille Tacite.


ANNALISTE.. f.m. Hiftoricnquiécritles Annales. Annalium fcriptor.

ANNATE.ff.DróitquelePapefefaitpayer fur tous les Bcnefices Confiftoriaux, & lors u’il donne les Bullesou d’un Abbaye, ou d’un É C’eftlc revenu d’une année, qui a été taxé felon l’évaluation du revenu du Bcncfice, faitc au temps du Concordat. A amuum vcáti gal vacantis Beneficii Ecclefiaftici. Cefut Jcan XX I I. quiintroduifit lcs Anna tes cn France. II pretendoit que lc rcvenu dc lapremiere année dc chaque B ; nefice vaquant, lui appartenoit ; de là ce droit fut appcllce aen mate. Bonifacc I X. les confirma à toute fa pof teiité par une fèntence decretale. Clement V I I. ordouma quc dc toas lcs Bcncficcs dc Franc ; il &laPr

AÉÉÉÉ

rendroit la moitié du revenu pour lui& pour ’entretien des Cardinaux. Les Papes ont pris auffi quclque temps tous les fruits des Abbayes peridant la vacance, & gcneralement l’Annate de tous les Benefices vaqüans cn quelque forte quc ccfüt, même cn Regale & en Patronage lay, jufqu’à ce qu’il y a eü une Ordonnance Charlcs V I. de 1’an 1385. qui abrogea certe coutume. Les Rois, & lcs Parlemens (e font toùjours oppofëz aux 4nnates, comme à un tribut quiTeur, paroiffoit odicux. Lc Concilc deBalemême, ÉlafeffionXII.&XXI. en143 1.abolitles Annates, &ce Decretfut inferé dans la Pragmatique Sanétion, drcffee à Bourgesen prefence de Charles V I I. Cepcn dant par le Concordat entre Leon X. & Fran gois I. cn 1516. on ne parlaÉ des annates, atique S anctionfut fupprim&e. £ m. Bague qu’on met au doit pour quelque cerémonic, ou par un pur grncment. 2nnulus. L’anneau d’un Evêque fait partie de fes ornemens pontificaux. Lcs Rois dc France, &les Empereursinveftiifoient anciennement les Evêques, &les Archcvêques, en lcur donnant la Croffe& l’Anneau. L’anneau eft un ÉÉ dumariage fpirituel de 1’Ewèque avec fon Eglife. Le doit porte-amneau, s’appelle falutaris. Lcs Brefs Apoftoliques font fcellez dc 1’ammeau du Pé cheur. Ce f ; cau s’appclle l’anneau du Pé cheur, parcequ’on fuppofc que St. Picrre, qui &toit pécheur, en a ufé le premier, & lcs Pa pcs s’en fervent après lui. Il n’y avoitàRomc que les Senatcurs, & les Chevaliers qui puflent porter dcs anneaux d’or. Pline même prctcnd qu’au commencement les feuls Senateurs avoient droit de le porter, quandils avoicnt été envoyezen Ambaffäde ; caralors l’anneau d’or leur fervoit de cachct ; & ils le portoient par honncur lc refte de lcur vic. Mais dans la fuite tous les Senateurs, & les Chevaliers en por terent, Lc reftcdu pcuple en portoit de metal ; & delà vient que Ännibal envoya à Carthagc deux muids d’amneaux des Romains qu’il avoit deffaits : mais cen’étoit pas des ammeaux d’or. Depuisle droit de portef des anneaux d’or fut aviii. Les Empercúrsle confererent aux Affran chis. EtenfinJuftinien par fa Noy. 98. le com muniqua à tous Affrançhis qui devenoient Ci toyens R omainspar l’a&te de lcur affianchiffe— f ment. M énage derive ce mot de anellus, qui fe t rouvedans Ciccron pour annulus. Voyez La M. l eVayer fur la mahiere de diverfùs nations à p orter desamneaux, & fur tout des Indiens. Sénèquca d cclamécontre la vanité desfcmmcs, $ p ortoicntunoudeux patrimoincs à chaque oigt.

En t ermesde Marine, les anneaux dcs vergues fontdesammeaux attachez de diftanceen diftan cc aux deux grandes vergues. Anmeaux de fà bords, fontdes boucles de fer d’une mediocre groffeur, qui fervent à fermer, & à faifir lcs mantelcts des fabords, L’ammeau dcl’ancte s’ap pelle auffi arganeau.

AnNEAu, fignifie auffi, un cerclede matiere folideq uifert à attacher quelque chofe. Il y a des ammeaux aux ports, & aux quays pour atta cherlesbateaux.Un ammeau pour pendre des ri deaux. Unanneaudc clef. Unanneau de corde pour faire un nœud coulant.

En t ermesde Blafon, 1’ammeau eft un cercledont on meubleles Ecus. Il cfttantôt tout uni, tan tôt avec un chaton garni de pierres precicufes. L’amneau autrefois étoit le plus fouvcnt gra vé, & fervoit pour figner : on l’appelloit annu lus figmatorius, dont il cft park auff. de verb. fign. L’anneau eft le fymbole de la fidelité : ce qui eft caufœ qu’onen donne dans les époufail les, & quc les Prclats en portent, pour mon trer qu’ilsfont £poux de lcur Eglife. C’étoit auffi lè fymbole dc 1’ingenuite chez lesRomains, quand l’Empereur le donnoit à un Affranchi, commeil paroit dans le titre de jure aur. amm. AnNEAu, fe ditauflidesbouclcs dont fontfai tes p lufieurschaines.

AnN£Au, feditencoredesbouclesquifefont par l afrifuredes cheveux. Cincimni. Oiidit en termes d’Aftronomie, l’amneau de Sa turpc, en parlant dc cettc Plancte accompagnce de fes cinq fatellites qui le font paroitre avec une lumiere en forme d’anneau. Onen attribuê la decouverte à M. Huygens. Après avoir long tcmpsobfervé ccttc Plancte, il’appergut deux , bras, ou dcux pointcs qui foitoicnt du corps dc la P lanetteen droite lignc. It reconnut enfuive quc ces deux bras formoict ; tunc arfè, & par ccqu’après de continuelles ob(ervations, il ap per$u : toüjours la némc figure, il cn conclur que Saturne écoit enviro : nè d’un anmeau folide, & permaneat. I ! produifit fon nouveau fyftemc. dc Saturnc en 1659. Lc plan de cet amneau n’eft incliné au plan dc l’Ecliptique que dc 23. dc grez 3o. minutes, £lon Mr. Huygens. Il pa roit quelquefois ovale, & fon grand diametse eft double du petit, felon 1’obfèrvation de Cam anl.

A 5 N E A u, Aftronomique, cft un petit amneaus de métal divifé en degrez, que 1’on tient fuf endu par un amneau plus petit, Pour Prendre à I’aidè d’une alidadc la hautcur des Aftres, & mefurer les ligncs acccflibles & inacceflibles fur la terre.

A n N e A u Univerfel, eft un quadran univerfel, compofè de deux anneaux pcrpendiculaires en tr’cux, dont 1’un reprefente l’Equateur, qui contient les hcures áftronomiques, & 1’autre le Meridien, qui contient les degrez de latitu de, avec un diametre commun qui repre(ente 1’axe du monde, & fur lequcl font marquez les fignes du Zodiaque, íú ; de cinq en ciuq, oü de dix en dix ; ou bien lcs mois de 1’année divifez auffidecinq en cinq, ou de dix en dix, On dit proverbialemcnt, Ne mets à ton doigt anneau trop étroit ; c’eft un des fymbolcs dc Pythagore, qui fignific, qu’il nc faut Point faire d’alliance inegale.

ANNEE. VoyezAN.

A NNE LER.’v. a&. Fri(er les cheveux par anneaux. Capillos crifpare, in anmulos infleétere, in cincinnos. On le dit auffi d’unc cavale qu’on boucle.

ANNEl£, E’E.part. Ilnefe ditquedesche veux annelez ou frifez par boucles. Crifpatus, cincinnatus. Mais il commencc àvicillir. Elle avoi ? les cheveux anmelez.B. RAB. Beaux che veux amnelez. &cueil de ma franchif*. ANNELET.f.m.Petitcerclerondpourat tacher des chofes legeres. Annellus.Les Anme let, en Blafon, font fouvent des meubles dont on charge lcs Ecus, parce Š c’étoit autrefois une mafque de Nobleffe, de grandeur, & de jurifáiáion : & c’eft pour celâ que lcs Prelats fecevoicnt leur inveftiture per baculum &• an mulum.

AN N E l £ r s, en tcrmes d’Archite&ture, font de petits membres quarrez que Ton met au cha piteau Dorique âu delfoüs du quart de rond. L4 umelli. On les nomme auffi filets ou lifteaux. Annelets fe prennent auffi quelqucfois pour lcs bagucttes ou petites aftragales. ANNELURÉ. f.£. Friîürede cheveuxpar bouclcs, par anneaux. Cuncinni.

ANNEXE.f.f. Cequieftunioujoint, &qui eft dépendant ou fait partie d’un autre, 4ppea dix. Lcs ammexes qu’un Tcftatcut fait de fon vivant à l’heritage qu’il a legué, font compri fès dans les legs. P Â r R. L€Prieuré de St.Eloy eft une annexe de I’Archevéché dc Paris. Ec clefia alteri in fubfidium annexa, adjunéf*. Cétte terre eft uhc annexe dc fon fief, qu’il pcut démembrer.

AN N E XE R. v. a&. Joindre, attacher quel que chofe à une autre. Adjungere, annecfere. On ne le dit qu’en parlant d’affâires. Le Roi a annexé la chárge de Prefident à celle de Licu tenant General.`Il a annexè un tel droit à un tel Office. Il a annexâ cette terre à fon do maine. On a ammexé cette Cure à ce Prieuré. Le Roi Charlcs V I I I. cn 1486. amnexa la Provencc à la Couronne.

ANNExE, E’E. part.paff.&adj.Annexus, ad funétus.

ANNILLES.{.f. TermedeBlafon. Fersde moulin. Securiclatum utrimque ferrum. La fa mille de Monfort en Gueldres porte d’argent à trois annilles, ou fers dc moulin, dc gucule. VoyezANIlLEs.

ANNIVERSAIRE. adj.m.&f.&fubft. Fête ou ceremonie qui fe fait tous lesans à cer tain jour. Anniverfarius. La dedicace d’unc Eglife eft uue Fête, anniverfaire. Qn fait cnco ré à St. Germain des Prez le Service ou 1’Am niverfaire de Childcbert. Ce mot vicnt de an nus&deverto, cequifefaittous lesams, l’am revolu.

ANNONA. f. m.Arbre delanouvelleEfpa gic. Scs fcüillcs rclicmblcnt à celles dc 1’oran

M.


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