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LA FOUTROMANIE

Lorsque l’amour dans vos brûlants canaux
Aura filtré le plus cuisant des maux,
Dans votre sang glissé ses eaux profanes,
Fuyez surtout, prévoyants foutromanes,
Des frictions l’emploi pernicieux,
Vous pourriez perdre, ou les dents, ou les yeux,
Dans les douleurs traîner des jours affreux,
Et, par les fruits d’une vérole atroce,
Périr, sans soins, dans un trépas précoce.
Maudit Colomb, tes voyages cruels,
Tes grands exploits dans la sale Amérique,
Pour tous présents, aux malheureux mortels,
Ont procuré la cause vérolique,
Leur en laissant des gages éternels !
Fatal écueil pour un vit intrépide !
Croyant entrer dans un con propre ou sain,
Il se fourvoie en un vagin putride,
Qui le salit et lui pourrit l’engin.
L’urètre cuit, le priape se dresse,
Pisse sans fin, éjacule sans cesse,
Chancres, porreaux naissent en un moment,
Et le prépuce, astreint autour du gland,
Ne permet plus que le vit décalotte.
Fût-on alors savant comme Hérodote,
Ou de Fréron eût-on le court esprit,
On est bien sot quand on souffre du vit,
Lorsque, forcé de répandre des larmes,
Des cons pourris on déteste les charmes !
De ce vieillard les muscles ralentis,
A force d’art, réparés, rajeunis,
En fourbissant la divine Montrose,