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LA FOUTROMANIE


moriaux de la foutromanie ; laissons murmurer, et même fulminer, ces moralistes importuns, hypocrites, qui, en condamnant avec une sévérité apparente les objets qu’ils aiment le plus, vont en cachette s’enivrer de ces plaisirs, qu’ils voudraient défendre aux autres, et qu’ils se permettent furtivement. Mahomet prohibait le vin aux Musulmans, et n’en buvait pas moins le plus délicieux. Les Hébreux modernes ne s’abstiennent guère des viandes prohibées à tous les circoncis, et tous les graves Sorbonnistes, dont la censure ne pardonne rien, se dérident toujours à l’aspect du fruit défendu, cessent d’être austères en présence de l’objet, et n’hésitent pas à se précipiter dans cet abîme, dans ce centre où tout tend. C’est alors que les choses se nomment par leurs noms, sans périphrases, sans voiles incommodes, parce qu’enfin il n’est pas plus indécent, à bien y réfléchir, de nommer le membre viril un vit, et le foyer de la femme un con, que de dénommer toute autre partie du corps. Ces minutieuses modesties ne réussissent aujourd’hui pas même chez les béguines, à qui maint jardinier et maint directeur ont donné des leçons