Page:Trollope - La Pupille.djvu/137

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tiré au rez-de-chaussée, se trouvaient toutes à cet étage.

En arrivant devant une porte, la vieille femme de charge reprit en se tournant vers la noble héritière :

« Voici la chambre de la cuisinière ; désirez-vous la voir ? »

Quoique ceci fût dit avec un accent étrange et que cela approchât un peu de l’impertinence, miss Martin Thorpe ne le remarqua pas ; et ; continuant sa route, répondit simplement :

« Non, mistress Barnes ; je ne désire pas voir les chambres de domestiques, car je pense bien qu’ils sont restés à leur place, et qu’ils sont propres et soigneux. Où couchera ma femme de chambre ?

— En haut d’un petit escalier qui descend juste à l’ancienne chambre de notre bon maître. Il en était ainsi du temps de notre chère maîtresse.

— C’est très-bien. Mais j’ai oublié de chercher des chambres pour les jeunes Heathcote. Je les voudrais auprès de celles de leurs parents.

— Celle où le major et mistress Heathcote ont couché, madame ?

— Non, mistress Barnes, celle où ils doivent coucher, » répondit Sophie en fronçant le sourcil.

Mistress Barnes la conduisit dans les trois chambres qui entouraient la grande, choisie pour les Heathcote. Miss Martin Thorpe les examina avec soin, en disant :

« Cette maison est vraiment charmante, et les chambres y sont ravissantes ; en voici surtout une avec deux fenêtres, à travers lesquelles on aperçoit une délicieuse perspective : elle sera fort bien pour ma cousine Florence ; mais, comme elle est trop grande pour une seule personne, nous y mettrons un second lit où coucheront les deux petits garçons. Ils seront très-contents d’avoir leur sœur avec eux pour les habiller et les laver.