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CHAPITRE II

LE DÉJEUNER.

Wilkinson prit la plume et se courba sur le papier comme s’il allait écrire, mais il ne traça pas un mot. Comment écrire ? La chose eût été comparativement facile sans cette maudite dette. Bertram, en attendant, tournait les pages de son livre et regardait de temps en temps sa montre. Puis il s’écria tout à coup : — Eh bien ?

— Tu devrais bien me laisser, dit Wilkinson ; je serais mieux seul.

— Je veux être pendu si je te quitte. Allons ! où en es-tu ? Donne-moi le papier et je te ferai une lettre en un rien de temps.

— Merci ; j’aime mieux faire ma lettre moi-même.

— C’est ce que je te demande, mais c’est ce que tu ne fais pas, — et Bertram reprit Aristophane pendant quelques instants. — Tu vois bien que tu n’écris pas. Allons, mettons-nous-y tous deux, et voyons qui aura fini le premier. Je voudrais bien savoir si mon père