Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/30

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unes de ces fondations aux hôpitaux voisins, mais elles subsistent encore dans plusieurs paroisses. Le meilleur usage qu’on en puisse faire est de les employer avec les contributions qui seront fournies de la même manière, et suivant les arrangements qui seront pris par le bureau de charité. Ce serait peut-être même un moyen d’engager le Conseil à laisser subsister ces fondations, au lieu de les réunir aux hôpitaux, que de charger un bureau de charité, établi à demeure dans la paroisse, d’en faire la distribution d’après les règles qui auront été établies dans l’occasion présente. La protection du gouvernement serait d’autant plus assurée a ces bureaux de charité permanents, que leur concours serait infiniment utile au succès des vues qu’a le Conseil pour la suppression totale de la mendicité, lesquelles ne peuvent être remplies qu’autant que les pauvres seront assurés de trouver les secours nécessaires dans la paroisse.

§ XIII. Dès à présent l’établissement des bureaux de charité, quoiqu’ils ne doivent avoir lieu que jusqu’à la récolte prochaine, mettra du moins en état de délivrer la province des vagabonds qui l’infestaient ; car, au moyen de ce que les bureaux assureront la subsistance à tous les pauvres connus, il ne pourra rester d’autres mendiants que des étrangers sans domicile ou des vagabonds volontaires, et la maréchaussée aura ordre de les arrêter partout où ils se trouveront[1].

  1. Cette Instruction générale était accompagnée d’une Instruction particulière sur différentes manières peu coûteuses de préparer le riz, contenant :

    1o La préparation générale du riz, ou la manière de le laver, de le faire cuire et renfler sur le feu, quelque préparation ultérieure qu’on veuille lui donner ; 2o celle du riz au lait ; 3o celle du riz au beurre ou à la graisse ; 4o celle du riz au bouillon ; 5o celle de la crème de riz pour les malades ; 6o celle du riz à la viande ; 7o celle de la soupe au riz et au pain, préparée à la graisse ou au beurre ; 8o celle de la soupe au riz et au pain, préparée avec le lait ; 9o celle du riz économique, telle qu’elle était établie, dès l’année 1768, à la paroisse Saint-Roch, à Paris, par les soins du docteur Sallin.

    C’était une soupe au riz, au pain, aux pommes de terre et aux légumes, de la nature de celles que fait distribuer aujourd’hui la Société Philanthropique de Paris, et qui ne revenait pas plus cher alors. Cette espèce de soupe n’a pu être améliorée pour la qualité, qui était excellente ; mais les lumières d’un savant étranger, qui s’en est spécialement occupé depuis, et qui, en les adoptant, leur a donné son nom, ont procuré pour leur confection de l’économie dans le combustible.

    10o Celle du riz pour les petits enfants, telle qu’on la faisait aussi sur la paroisse Saint-Roch ; 11o celle de la bouillie au riz.

    Toutes ces Instructions étaient suivies de l’indication des divers marchands ou