Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/456

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avoir la liberté d’emporter avec vous la pendule de M. l’abbé Chappe, vous voudrez bien me l’indiquer. Je vous envoie une lettre pour M. l’intendant de Bordeaux, afin qu’il vous procure toutes les facilités qui peuvent dépendre de lui pour remplir votre mission. Si vous avez besoin de quelque argent d’avance, soit pour l’acquisition des instruments, soit pour les frais de votre voyage, vous pouvez vous adresser à M. de Vaines, que j’ai prévenu.

Je vous prie de me marquer quand vous pourrez partir. — Je suis très-parfaitement, monsieur, etc.


Lettre à M. de Sartine, ministre de la marine. (Du 4 octobre 1775.)

J’ai eu l’honneur de vous prévenir, monsieur, du voyage que je propose à M. Messier pour faire, dans le Médoc, des observations propres à déterminer la longueur du pendule à secondes, et à fournir par conséquent une mesure fixe et retrouvable dans tous les temps, à laquelle on puisse comparer toutes les autres. En qualité d’astronome de la marine, il a besoin de votre agrément. Vous avez bien voulu me le promettre ; vous m’avez dit qu’en même temps vous le chargeriez de quelques commissions relatives à votre département. Je vous serai obligé de vouloir bien hâter l’expédition de sa permission et des instructions que vous voulez lui donner, afin que rien ne retarde son départ, et qu’il puisse profiter de la belle saison.

J’ai l’honneur d’être avec un parfait attachement, etc.


Lettre à M. de Clugny, intendant de Bordeaux. (Du 4 octobre 1775.)

Vous savez, monsieur, que, soit qu’on propose de ramener toutes les mesures à l’uniformité, soit qu’on se borne à les réduire toutes à une mesure commune par un tarif qui donne la facilité de les comparer les unes aux autres, il est également avantageux de prendre pour base invariable la longueur d’un pendule qui fasse par jour un certain nombre d’oscillations, puisque cette longueur est la seule mesure donnée par la nature, et qu’on puisse retrouver en tout temps, quand tous les anciens étalons seraient perdus. Mais, comme la longueur même du pendule n’est pas la même aux différentes latitudes, il faut prendre pour étalon commun le pendule d’une latitude déterminée. Il n’y en a point qui convienne mieux, pour réunir tous les suffrages, que le pendule du parallèle du quarante-